Exercice de style
Dans son dernier billet, Poussière d'Etoile s'insurge contre les sites qui proposent aux infidèles (entre autres) de s'offrir, contre rémunération, un "alibi" solide pour éviter d'être soupçonné(e) par sa moitié.
J'ai envie de me faire l'avocat du diable.
Pour me faire pardonner, par solidarité féminine et aussi par facilité (éviter d'ajouter des "(e)" partout), je me propose de faire comme si l'infidèle était toujours masculin, et la "victime" toujours féminine.
Ma toute chère Poussière, les infidèles ont toujours existé et existeront toujours. Il y a des personnes qui pour une raison ou une autre (matérielle, enfants...), ne peuvent pas quitter leur époux. Il y a des personnes sincèrement amoureuses de DEUX personnes, et aussi soucieuses du bonheur de l'une que de l'autre. Il y en a aussi qui trouvent leur équilibre dans un "jardin secret" avec une autre personne, avec qui ils vivent autre chose qu'avec la personne qu'ils aiment sincèrement par ailleurs. Ils aimeraient certes être heureux autrement, avec une seule personne, et ne risquer de faire du mal à quiconque, mais les choses sont ainsi. Je n'arrive pour ma part pas à les juger car je ne connais pas cette situation... et espère sincèrement ne jamais être dedans.
Imagine-toi mariée depuis vingt ans et heureuse. Tout d'un coup, tu tombes amoureuse comme une écolière. Irrémédiablement, passionnément. Vous partagez certaines choses, certains goûts, que tu ne trouves pas ailleurs. Tu sais qu'il n'est pas pour toi mais tu ne peux t'empêcher de penser à lui, tu passes ton temps à avoir envie de le voir, il t'est trop douloureux d'imaginer perdre le contact avec lui. Même si tu trouves le courage de faire en sorte qu'il ne se passe rien, ou plus rien, tu en souffres. Et tu n'y peux rien.
Te voilà dans une situation atroce : obligée de vivre dans une part de mensonge avec ton mari (que tu aimes aussi, que tu n'imagines pas quitter), obligée de souffrir et de subir cela.
Je ne te parlerai pas de l' "accident", une envie d'un jour à laquelle il n'a pas su résister et qu'il sait que l'épouse ne pardonnera jamais. Or, il tient à sa femme, ne veut pas la perdre, et est prêt à tout pour ça, y compris à lui cacher une partie de la vérité. Il pourrait tout "déballer" et soulager sa conscience, mais il préfère vivre avec sa culpabilité et que sa femme soit heureuse. Bref, une preuve d'amour.
On ne me feras jamais souhaiter d'être infidèle ou tentée, Poussière d'Etoiles, mais lorsque le mal est fait, lorsqu'il a fait le "choix" de suivre ce chemin, ce n'est jamais, je pense, dans le but de trahir ou de faire du mal à sa compagne. Alors vaut-il mieux dans ce cas la ménager, la protéger d'une vérité si elle est incapable de la comprendre ? Ou jouer les maladroits, multiplier les actes manqués et lapsus pour forcément un jour être découvert et faire abominablement souffrir la personne ? Voilà le vrai salaud...
Je me résume : Oui, tromper, c'est pas bien. Mais quitte à tromper, autant le faire avec des pros.